mardi 17 novembre 2009

Illustrations d' un conte fantastique de Théophile Gautier



LA MORTE AMOUREUSE



Vous me demandez, frère si j ai aimé ; oui. C'est une histoire singulière et terrible, et, quoique j'aie soixante-dix ans, j'ose à peine remuer la cendre de ce souvenir. Ce sont des évènements si étranges, que je ne puis croire qu'ils me soient arrivés. J'ai été pendant plus de trois ans le jouet d'une illusion singulière et diabolique. Moi pauvre prêtre de campagne, j'ai mené en rêve toute les nuits une vie de mondain et de Sardanapale.
Un seul regard trop plein de complaisance jeté sur une femme pensa causer la perte de mon âme.






L'homme me dit que sa maîtresse, une très grande dame,
était à l'article de la mort et désirait un prêtre [...]
Nous traversâmes une forêt d'un sombre si opaque
et si glacial, que je me sentis courir sous la peau
un frisson de superstitieuse terreur.






J' avais à peine bu les premières gorgées du sommeil, que j'entendis
ouvrir les rideaux et glisser les anneaux sur les tringles avec un bruit
éclatant ; je me soulevais brusquement sur le coude, et je vis une
ombre de femme qui se tenait debout devant moi.






Clarimonde entra en robe de nuit, et, s'étant débarrassée
de ses voiles,
s'allongea dans le lit auprès de moi.






Enfin la pioche de Sérapion heurta le cercueil dont les planches
retentirent avec un bruit sourd et sonore, avec ce terrible bruit
que rend le néant quand on y touche.



dimanche 8 novembre 2009